Eh oui, il se passe quoi 6 heures après ? Et bien, rien, si ce n'est que le soleil a continué sa course dans le ciel et peint les volumes avec d'infinies nuances. Dans ce défi, il s'agissait de repérer un lieu et de prendre une photo à 6 heures d'intervalles (vérifié par huissier :-).
08:14
À cette période de l’année, la lumière froide, un peu grisée, s’éveille lentement avec l’air de ne pas vouloir sortir du lit. Elle jette un voile terne sur l’environnement, promesse à venir. Les volumes sont encore aplatis, les formes indécises. Quelques minutes plus tard, le soleil bas illumine un bâtiment dans un ton rosé encore un peu timide. Les teintes ocres, grises des bâtiments prennent alors des nuances, tirant vers le rose et le mauve, pleines de douceur et de promesses.
13:07
Le soleil est là, qui dessine des ombres tranchées sur les volumes. Fini les nuances et les demi-teintes, la lumière brutale découpe les volumes en pans lumineux et en zones sombres. La lumière est plus chaude, mais elle nous livre une ville brute entre noir et blanc. Le ciel apporte son bleu criard et seuls quelques nuages nous permettent de penser que la lumière peut changer. Peu de compromis, peu de nuances, les couleurs nous sautent à la gueule et l’on hésite entre trop de lumière ou trop d’ombre. Les bâtiments ne sont que volumes, formes abruptes qui se dessinent dans l’espace.
17:33
C’est l’hiver, le jour tombe d’un coup, sans crier gare. On passe du trop de lumière à plus de lumière. Déjà quelques ampoules électriques luttent avec les derniers reflets de la lumière du jour. La nature se réchauffe, puis s’éteint et se pare de gris, de bleu profond, de vert sourd, d’ombres qui s’épaississent. Les volumes se font plus lourds, plus indistincts. Les ombres s’allongent jusqu’à se rejoindre en un seul coup de pinceau charbonneux et plombé. Le point de bascule est proche, on se dépêche de rentrer, on se dépêche d’allumer quelques ampoules pour réchauffer cette atmosphère mélancolique.
21:04
La nuit est là, la lumière a disparu. Les bâtiments se dessinent sourdement sur un ciel nébuleux et chargé d’électricité, à la pâle lueur de la lune et des halos blafards de la pollution lumineuse. Les fenêtres s’éclairent, dessinant intérieurs, intimités offertes au passant. Les volumes s’étouffent entre ombres et nuit. Lueurs verdâtres, halos troubles, un univers de teintes entre gris infinis, ocres sales, bleus indéfinis… Le monde s’aplati et la couleur se noie dans des reflets étranges et pénétrants.
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